Le Val-de Grâce

25/09/2020
Eglise du Val-de-Grâce

Dernière visite avant le confinement – Un groupe de notre Amicale avait rendez-vous le 3 mars dernier pour la visite du musée du Val-de-Grâce. Créé en 1916, en pleine bataille de Verdun, le musée du service de santé des armées est installé au VAL-DE-GRACE dont la mission d’enseignement remonte à la création, sous la révolution, d’un hôpital d’instruction militaire.

Il rassemble les objets et documents qui témoignent des progrès scientifiques réalisés par le service durant la première guerre mondiale. Parmi les objets, une excellente collection d’apothicairerie installée dans les anciennes cuisines voûtées des religieuses bénédictines. Un ensemble de poteries, céramiques et objets divers, une collection de 109 mortiers provenant de toutes les régions productrices et réalisés dans tous les matériaux.

Le musée, un moment en déclin, bénéficie lors de la restauration de l’ancienne Abbaye d’une  restructuration et d’une réouverture au public en 1998.

L’histoire du lieu

Musée du Val-de-Grâce
Exemple de poterie céramique

En 1621, les bénédictines de l’abbaye du Val-de-Grâce s’installent au faubourg Saint–Jacques selon le souhait de la reine Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII et amie de la mère abbesse Marguerite d’Arbouze.

En 1638, après la naissance  – inespérée après 23 ans de mariage – d’un héritier, le futur Louis XIV, Anne d’Autriche s’engage à construire un « temple magnifique » en action de grâce. L’église du Val-de-Grâce est un chef-d’œuvre de l’

architecture classique française, conçu d’après les plans de François Mansart. Elle est aussi remarquable par le baroque italien de son baldaquin, sa fresque de Pierre Mignard et la modernité de l’Orgue.

A la révolution, l’abbaye est sauvée de la destruction en 1793, par sa transformation en hôpital militaire. En 1850, le Second Empire promulgue l’acte de naissance de l’Ecole d’application de la médecine militaire.

En 1979, un nouveau bâtiment est construit à l’extrémité sud de l’îlot pour l’installation de l’hôpital d’instruction des armées (HIA), qui ferme en 2016. Héritière de l’Ecole d’application, l’Ecole du Val-de-Grâce, créée en 2005, ainsi que la bibliothèque centrale du Service de santé des armées et le musée, continuent d’occuper les bâtiments classés monuments historiques.

Histoire du Service de santé des armées

L’édit royal du 17 janvier 1708, promulgué par Louis XIV, marque l’acte fondateur d’un corps permanent du Service de santé des armées.

Au fil des siècles, le Service de santé démontre sa capacité d’adaptation. En campagne, sur terre ou sur mer, il a un objectif : sauver le plus grand nombre de blessés, parfois même du camp adverse.

Dès le 18e siècle, l’autorité militaire se soucie de l’hygiène aux armées, afin de lutter contre les épidémies qui, bien plus que les batailles ou les accidents, déciment les troupes.

Pharmacie Val-de-Grâce

Les médecins militaires et les chirurgiens se préoccupent très tôt des problèmes d’hygiène collective au sein des contingents d’hommes, fréquemment concentrés dans des espaces resserrés.

D’autres chercheurs s’attachent à découvrir des vaccins pour éradiquer certaines maladies. Dans l’histoire des découvertes médicales figurent de grands noms du Service de santé, dont les recherches ont permis de sauver des milliers de vies humaines (lutte contre la tuberculose avec Villemin et Calmette, contre la peste avec Yersin…).

Le personnel du Service de santé joue souvent un rôle précurseur et novateur, pour l’évolution de la médecine. Les deux guerres mondiales ont apporté des progrès scientifiques et techniques. De nouvelles spécialités apparaissent durant la Première Guerre mondiale : chirurgie maxillo-faciale pour réparer les « gueules cassées », l’appareillage orthopédique, la radiologie, la neurochirurgie et la neuropsychiatrie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, se développent la réanimation, la transfusion sanguine, l’anesthésie et l’aviation sanitaire.

Toutes ces actions sont retracées, illustrées au fil de la visite qu’il s’agisse de l’hygiène, de vaccin, de transports, de « triage », « d’évacuation secondaire » … Autant de termes qui ont été notre quotidien durant les longues semaines du confinement.

Un ensemble architectural unique, un lieu magnifique, une histoire au cœur de l’actualité, autant de raisons de recommander cette visite à tous ceux qui souhaitent passer un agréable moment au cœur de Paris, dans un lieu paisible.

Jacqueline LAROCHE – BRION