Edith Arnoult-Brill nous a quittés

12/10/2020

Au tout début du confinement, le 27 avril, notre amie Edith nous a quittés, victime d’un cancer particulièrement agressif. Ce départ nous a laissés dans un état de sidération absolue.

Elle était présidente de la commission des activités culturelles et vice- présidente de notre amicale depuis l’assemblée générale de 2017 et, sollicitée par quelques amis, candidate à la présidence du conseil d’administration. Cette élection aurait dû se tenir lors de l’assemblée générale du 26 mars 2020 mais le COVID 19 est venu bouleverser ce calendrier.

Edith avait été membre du CESE de 2004 à 2015 dans le groupe des associations, membre du bureau du CESE de 2004 à 2010 et Vice-Présidente de 2010 à 2015.

Pendant son mandat au CESE elle avait été rapporteure le 30 mai 2007 sur « La sécurisation des parcours professionnels » puis le 12 novembre 2013, co-rapporteure avec Gabrielle SIMON sur « Le fait religieux dans l’entreprise ».

Nous sommes plusieurs membres de l’Amicale à l’avoir côtoyée soit au bureau du CESE soit à la section du travail. Nous avons tous été marqués par son dynamisme et par la structuration de ses interventions. Elle s’exprimait toujours de manière claire et argumentée, ce qui, la plupart du temps, emportait l’adhésion du groupe.

La force de ses convictions et ses qualités humaines laissaient transparaître un profond attachement à la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté ainsi qu’une attention particulière pour les personnes en situation d’exclusion sociale.

Elle n’avait de cesse de montrer comment le secteur associatif était un acteur incontournable pour la construction d’une société vivante et accueillante à la diversité des opinions si nous voulions collectivement créer cette cohésion sociale qui manque trop souvent à notre environnement quotidien, qu’il fallait l’écouter, qu’il était normal qu’il soit représenté au CESE.

Enfin, elle n’hésitait pas à défendre ce qui lui semblait être des enjeux majeurs pour demain : les dérèglements climatiques, les questions environnementales et la « démocratie participative ».
Sur ce dernier point, elle nous bousculait dans nos « habitudes » en valorisant les nouvelles formes d’expressions de nos concitoyens comme les pétitions citoyennes, les conventions citoyennes, et n’estimait pas que l’intégration de citoyens tirés au sort pour participer aux travaux du CESE puisse être un réel danger pour la « démocratie représentative ».

Très rapidement après la fin de son mandat de conseillère elle avait naturellement adhéré à notre Amicale car elle croyait à la nécessité de se donner les moyens de poursuivre les liens d’amitié créés pendant l’exercice du mandat de conseiller ainsi que leur intérêt dans le cadre du dialogue social d’aujourd’hui.

En tant que présidente de la commission des activités culturelles elle a mis toute son expérience acquise dans ses responsabilités à la Fédération Unie des Auberges de Jeunesse au service de notre amicale. Sa conception de l’animation de la commission reposait sur sa volonté d’ouverture à toutes les sensibilités et compétences de ses membres.

Pendant les divers voyages auxquels elle a participé, tous les amis présents étaient marqués par sa capacité à gérer les petits aléas inévitables dans ce genre d’activité, ainsi que par sa bonne humeur communicative. Il faut dire que le rayonnement qui émanait de son visage n’y était pas pour rien.

Au sein du conseil d’administration elle exprimait avec autant de dynamisme qu’auparavant ses convictions sur la nécessaire réforme du CESE, sur le travail qui avait déjà été réalisé, et sur la nécessité de faire avancer l’idée de « démocratie participative ».

Dès les premiers symptômes, elle nous avait tenus informés de sa maladie. Nous pouvons témoigner qu’à aucun moment elle ne s’est laissé « envahir » par elle.

Sa volonté d’avancer et de préparer l’assemblée générale de mars dernier et celle de se donner les moyens de faire connaître l’amicale auprès des conseillers actuels pour qu’ils soient adhérents de l’amicale demain ont toujours étés intactes. Elle avait même programmé les séances de traitement en fonction des réunions à venir. Nous avions beau lui dire qu’il fallait qu’elle se ménage également des temps de repos, elle balayait nos craintes avec son sourire, sa bonne humeur et sa conviction que le « crabe » n’aurait pas de prise sur elle.

Mais…

Au-delà de nos convictions qu’elle aurait été à la hauteur de la tâche pour représenter notre amicale, c’est surtout son visage si rayonnant qui nous manque terriblement.

Jacqueline LAROCHE-BRION et Hubert BRIN