Parcours de Jean Battut syndicaliste enseignant au cœur des enjeux des années 80.
Membre de notre Amicale, décédé ce mois-ci Jean Battut, (1933–2022) fut instituteur, syndicaliste, militant associatif et politique mais aussi historien de l’éducation.
Nommé dans la Nièvre en 1954 il devient dès 1959 professeur d’enseignement général en collège au CES de Cosne-sur-Loire jusqu’en 1981.
Durant cette période il est élu secrétaire départemental de la section du Syndicat national des instituteurs (SNI) de 1963 à 1969. De 1973 à 1975, il est de surcroit secrétaire de la section de la Nièvre de la FEN. En 1978 il prend des responsabilités nationales qu’il exerce jusqu’en 1981: il est alors membre du secrétariat national du Syndicat national des instituteurs (SNI-PEGC), chargé des affaires laïques, de l’Europe et du secteur droits et libertés.
En même temps comme de nombreux membres du corps enseignant de cette époque il participe à la mise en place du nouveau Parti socialiste dans Le Morvan. De 1969 à 1971, il exerce la fonction de secrétaire général du Mouvement socialiste nivernais. De 1972 à 1978, il est nommé conseiller en matière d’éducation auprès de François Mitterrand premier secrétaire du Parti socialiste. De 1981 à 1984, il est secrétaire national du Collectif Éducation du PS chargé plus spécialement du groupe « Grand service public ».
Secrétaire général du mouvement « École et Socialisme », cofondateur de la revue École et Socialisme il est membre de son comité de rédaction jusqu’à son dernier numéro en 1994. Il y fait confronter les divers courants socialistes, ce qui aboutit à l’époque à la rédaction du projet du PS sur l’éducation. Le manifeste « École et Socialisme », présenté à la presse en 1973, veut que le système éducatif libère l’individu en s’appuyant sur les principes de l’école fondamentale de la maternelle à quinze-seize ans. Un véritable travail de réflexion est lancé dans toute la France autour des groupes départementaux: il faut changer l’école pour changer la société, le seul changement politique et social ne permettant pas de changer l’école selon Jean Battut.
Après l’accès de François Mitterrand à la présidence de la République Pierre Mauroy, Premier ministre le nomme le 22 septembre 1982, délégué général de l’Agence nationale du chèque-vacances. Il est chargé de la communication du lancement du chèque-vacances. Il assure à l’agence, pendant quatre années, les relations publiques, crée le fac-similé du chèque et l’annuaire des prestataires de services en collaboration avec le tourisme commercial et le tourisme social.
Par la suite le Comité de coordination des œuvres mutualistes et coopératives de l’Éducation nationale (CCOMCEN) le désigne comme conseiller du président Guy Georges jusqu’en 1988.
Il fut membre du Conseil économique et social représentant la Fédération de l’Éducation nationale de 1979 à 1980, puis comme « personnalité qualifiée » de 1989 à 1994.
Nous saluons la mémoire d’un de nos membres qui, engagé dans la vie civile et politique, ont avec beaucoup de modestie œuvré pour le bien-être de la jeunesse et plus globalement de leurs contemporains .
Bernard Ferrand